Le concept de coparentalité, remis au goût du jour dans les années 1980, a connu de nombreuses évolutions. Aujourd’hui, on admet qu’une relation coparentale s’établit lorsqu’au moins deux individus ont une responsabilité conjointe à l’égard du bien-être d‘un enfant, peu importe la structure familiale [1]. On remarque que cette définition n’aborde pas la question de la relation amoureuse (ou pas) entre ces individus. Pourtant, on parle relativement de la relation coparentale au sein d’un couple en relation amoureuse, mais plutôt rarement dans le cas de parents séparés.

Distinguer les relations

Chez CooPÈRE Rosemont, nous faisons une distinction entre la relation amoureuse entre des conjoints et la relation de coparentalité (nous parlons de « relation de coéquipiers père-mère », ou « CEPM », pour reprendre les travaux de nos amis du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité). Et nous travaillons sur les besoins des enfants en lien avec la relation de CEPM entre les parents.

Pour qui ?

Pour tous ! Une bonne relation coparentale favorise le bien-être des enfants ET des parents. Chez les enfants, on observe moins de symptômes d’anxiété et de dépression, moins de problèmes de comportement, une plus grande estime personnelle et de meilleures performance académique si la relation de CEPM est bonne [2 – 4]. Du côté des parents, c’est surtout une réduction du stress parental et des pratiques parentales positives, moins coercitives, qui est observé [5]. Ceci est valable même en cas de séparation ! De plus, dans ces cas où les parents ne vivent plus ensemble, une bonne relation de CEPM favorise les contacts père-enfant et l’intensité de l’engagement paternel.

Oui, mais comment faire ?

Hélas, pas de recette magique ni de liste à point de choses à faire ! Ceci dit, nous accompagnons les pères dans deux processus. Premièrement, faire la distinction entre la relation conjugale et la relation de coparentalité, au maximum. Deuxièmement, apprendre à communiquer (facile à dire, difficile à faire !). Quelques ressources peuvent aider, notamment cette liste des 12 obstacles à la communication.

Et quand la séparation est trop difficile et nécessite un accompagnement spécifique, il ne faut pas hésiter à consulter les spécialistes de cette question : l’organisme Pères Séparés.

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  1. Van Egeren LA, Hawkins DP. Coming to Terms with Coparenting: Implications of Definition and Measurement. J Adult Dev. 2004;11(3):165-78
  2. Lamela D, Figueiredo B. Coparenting after marital dissolution and children’s mental health: a systematic review. J Pediatr (Rio J). 2016;92(4):331-42
  3. Parkes A, Green M, Mitchell K. Coparenting and parenting pathways from the couple relationship to children’s behavior problems. J Fam Psychol. 2018;215‑25.
  4. Teubert D, Pinquart M. The Association Between Coparenting and Child Adjustment: A Meta-Analysis. Parenting. 2010;10(4):286‑307.
  5. Lavoie A, Fontaine C. Mieux connaître la parentalité au Québec. Un portrait à partir de l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015 [En ligne]. Québec : Institut de la statistique du Québec; 2016 p. 258.